À quelques semaines des élections régionales et départementales, l’APAJH invite les candidats à s’engager pour les millions de citoyens en situation de handicap en France. Plus que des promesses difficilement tenables, c’est d’une méthode que nos élus doivent s’inspirer pour anticiper systématiquement leurs besoins et leurs attentes. Notre proposition : généraliser le réflexe handicap dans chaque échelon de la vie politique locale.
La société inclusive ne peut se construire qu’au quotidien, parce qu’être citoyen avec des droits et des devoirs c’est aussi accéder à un commerce, obtenir des renseignements sur des horaires de train, visiter un musée ou sillonner une exposition par exemple.
Ces droits et ces devoirs, il appartient aux élus locaux de les garantir. En effet, en France, la politique du handicap est portée par tous les territoires : ce maillage des compétences permet de penser le handicap au plus proche du quotidien des millions de citoyens concernés.
C’est pourquoi nous, APAJH, mouvement présent depuis 60 ans sur l’ensemble du territoire français aux côtés de plus de 32000 citoyens en situation de handicap et de leurs proches, appelle à ce que la prise en considération du handicap devienne en 2021 un réflexe pour les milliers de conseillers régionaux et départementaux.
Adopter le réflexe Handicap c’est penser, intégrer et anticiper le handicap dans chaque décision au Conseil régional ou au Conseil départemental. C’est devancer les besoins particuliers dans chaque domaine de vie, c’est échanger avec les acteurs représentatifs du monde du handicap en amont de chaque initiative. C’est construire pas à pas une société plus inclusive.
En pratique, l’APAJH propose aux candidats de s’engager pour le Réflexe Handicap en scannant ou photographiant leur engagement signé, puis en l’envoyant à reflexe-handicap@apajh.asso.fr et à le partager sur les réseaux sociaux avec le tag #ReflexeHandicap
Cliquez sur l’image ci-dessous pour télécharger l’interpellation de l’APAJH :
Retrouvez le formulaire d’engagement pour le Réflexe Handicap en cliquant-ici.
A quelques jours de la rentrée scolaire 2020, les attentes quant à l’accueil des élèves en situation de handicap sont fortes alors que celle-ci est exceptionnelle du fait de la crise sanitaire liée au Covid-19. Ce moment est charnière pour les élèves en situation de handicap qui peuvent faire face à des difficultés pour accéder à l’École, voire ne pas jouir de ce droit.
Échanges avec Jean-Louis Garcia, président de la Fédération APAJH (27 août 2020).
A quoi sert l’École, pourquoi est-elle gratuite et laïque ? Il est à mon sens essentiel de se rappeler que c’est pour que tous les enfants de la République aillent à l’École, dès 3 ans, filles et garçons tous ensemble. Des gouvernements ont pris ces décisions pour gommer les différences. Aujourd’hui, des enfants en situation de handicap sont encore exclus de cette école-là. Ce sont ces principes qu’il faut reprendre. Évidemment, il ne faut pas nier le contexte particulier de crise sanitaire que nous connaissons actuellement qui nécessite de prendre des précautions particulières. Mais le point d’entrée de cette rentrée doit être le droit à l’École de tous les enfants de la République.
Pour que les élèves d’aujourd’hui soient les citoyens demain, ils doivent se fréquenter, échanger, vivre les uns avec les aux autres, tous ensemble dans l’École de la République. Bien sûr, il y a l’aspect de l’accueil et de la sécurité ; mais passés les aspects logistiques et organisationnels, nous devons revenir aux fondements de l’École. En exclure certains, au motif de leur handicap, parce qu’ils sont différents et penser « qu’à part ils pourront mieux être accompagnés », ne permet pas cet accès à la citoyenneté. Nous en avons eu l’illustration au moment du déconfinement, le ministre a décidé que les enfants en situation de handicap étaient prioritaires pour l’accès à l’École ; sur le terrain, quelques responsables de l’Éducation nationale disaient eux que ces enfants étaient trop fragiles et devaient rester à leur domicile. Ces mêmes « tris » pourraient se faire à la rentrée, alors que certains enfants n’ont plus de contact avec l’École depuis le 17 mars dernier, et ont pu régresser.
Alors si ceux qui organisent cette rentrée sont plein de craintes et de précaution, et partent du postulat de mettre à part ces enfants pour garantir leur protection, ils ont tout faux ! La prise de risque mesurée doit faire partie de l’organisation de la future rentrée scolaire. Il n’y a jamais de rentrée ordinaire, encore moins cette année, mais cette rentrée doit être celle de tous les enfants, sans distinction.
On ne peut imaginer qu’il soit décidé de faire une rentrée la plus classique possible pour les enfants « ordinaires » et dans un mois, quand la situation permettra d’y voir un peu plus clair, une rentrée différée ou selon d’autres modalités pour les enfants en situation de handicap. Le jour de la rentrée doit être le même pour tous. Au-delà du rite, il s’agit d’un droit. Se pose également la question des établissements spécialisés, qui sont certes absolument nécessaires avec des professionnels dont le métier est d’accompagner le handicap, mais qui doivent également être dans une démarche d’évolution et tendre vers une relation de coopération avec le monde de l’Éducation nationale, comme cela est prévu dans l’accord-cadre que nous avons signé avec le ministère de l’Éducation nationale et le secrétariat d’État chargé des personnes handicapées.
Les professionnels doivent mettre toute leur intelligence et leur expérience en commun pour accompagner les enfants en situation de handicap dans l’endroit qui doit être le leur, c’est-à-dire l’École de la République.
A quelques heures de la rentrée des classes, qu’attendent les parents d’un enfant en situation de handicap ? Que leur enfant aille à l’École de tous ; pas un numéro de téléphone, pas une équipe mobile ou autre dispositif. Évidemment, ce sont des outils utiles, nécessaires et pertinents pour accompagner les besoins particuliers, et compenser la différence. Mais aujourd’hui, les parents ont une exigence et ils ont raison, celle de la mise en œuvre du droit à la scolarisation. Une rentrée scolaire s’organise durant des mois, et on ne peut imaginer une rentrée scolaire sans les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) – formés et correctement rémunérés – prêts à accompagner des enfants dès le 1er septembre, on ne peut pas imaginer que les parents ne connaissent pas déjà le nom de l’AESH qui va accompagner leur enfant tout au long de l’année, on ne peut pas imaginer une rentrée préparée sans tous les aménagements pour que les enfants en situation de handicap puissent être avec leurs camarades.
Cette réponse aux besoins spécifiques des élèves doit aussi se faire grâce à une coopération renforcée et équilibrée avec les équipes médico-sociales intervenant au sein de l’École de tous.
Chaque année, les enseignants sont heureux de retrouver les élèves après la pause estivale. Je pense que cette année, ce sera d’autant plus le cas suite à cette rupture inédite, car même en temps de guerre les enfants continuaient d’aller à l’École. On ne peut pas être un enseignant passionné sans penser à l’accueil de ces enfants, qu’on ne peut pas retrouver comme si de rien n’était. Cela passe notamment par l’adaptation de la pédagogie à la nouvelle situation sanitaire et d’éventuelles nouvelles mesures de confinement. Cette adaptation ne peut se faire sans regroupement de réflexion, de partage d’expérience avec l’Éducation nationale et les acteurs de la scolarisation de tous.
Je sais le réseau APAJH prêt à apporter son énergie, son engagement, son expertise et son soutien aux familles et professionnels pour que cette rentrée soit réussie. Cette dynamique doit aussi être portée par le plus haut niveau de l’État pour que tous nos jeunes soient attendus à l’école, au collège et bien au-delà, partout où le savoir et l’apprentissage apporteront autonomie et pleine citoyenneté.
Alors que la France connaît sa plus grave crise sanitaire depuis 100 ans, elle entame seulement depuis quelques jours une phase de déconfinement, qui n’est pas non plus synonyme de « retour à la normale ».
C’est justement ce « retour à la normale » que l’APAJH questionne ; après l’exceptionnelle mobilisation de l’ensemble de son réseau, professionnels et militants bénévoles, auprès des plus vulnérables, quel sera le monde d’après que beaucoup appellent de leurs vœux comme plus solidaire, plus écologique, plus humain…?
Jean-Louis Garcia, président de la Fédération APAJH, signe une tribune intitulée « Après le confinement, un nouveau monde ? … Juste un fantasme ? … » dans laquelle il appelle les responsables politiques à s’engager résolument pour un projet collectif qui va à l’encontre des concepts et principes à l’œuvre depuis plus de 30 ans. A l’image de la société inclusive que l’APAJH défend depuis près de 60 ans, la société qui adviendra après cette crise sanitaire exceptionnelle doit remettre l’humain au cœur de ses préoccupations, et notamment les plus vulnérables.
Lire la tribune parue le jeudi 21 mai dans le quotidien Libération en cliquant ci-dessous :
Un site internet destiné à tous ceux qui s’adaptent depuis mars 2020 à la crise sanitaire inédite : aux personnes en situation de handicap et leurs proches aidants, mais également aux militants et professionnels du mouvement APAJH ; pour que chacun puisse y trouver l’inspiration ainsi que les nouveautés mises en place pour la continuité de l’accompagnement des jeunes et adultes en situation de handicap.
Cliquez-ici pour visiter le site Ensemble – Gardons le lien autrement !
Prenez soin de vous et de vos proches.
Comme les médecins de ville, et les hôpitaux, les structures qui accueillent et accompagnent les personnes en situation de handicap, et personnes vulnérables, sont en première ligne…
Au sein des établissements qui accueillent parfois 365 jours par an des personnes en situation de handicap, mais aussi des personnes âgées en EHPAD. Les professionnels du médico-social ont aussi pour mission de garder le lien et de poursuivre l’accompagnement en se rendant au domicile des familles si nécessaire. Sans masque, le quotidien des salariés au plus proche des personnes se complique. Les masques manquent terriblement, partout, mais si nous ne voulons pas ajouter une crise de la solidarité à cette crise sanitaire mondiale inédite, nous devons plus que jamais être soudés et déterminés.
Nous lançons un appel aux entreprises, de l’agroalimentaire, du bâtiment, mais aussi les commerçants… afin qu’ils fassent don de masques, quel que soit le modèle (FFP2…), à la structure APAJH la plus proche, celle de proximité, celle dont vous avez sans doute déjà croisé l’enseigne…
Les masques peuvent aussi être déposés dans les pharmacies et hôpitaux qui en feront bon usage.
Un grand merci de la part des 14000 collaborateurs APAJH partout en métropole et outre-mer.
L’APAJH met à disposition de tous l’attestation de déplacement dérogatoire, compréhensible par le plus grand nombre.
Elle est remplissable en ligne mais doit être imprimée.