Reconfinement, éviter une « nouvelle épreuve » pour les plus vulnérables
La France connaît une deuxième période de confinement pour au moins 4 semaines. Cette décision, annoncée par le Président de la République lors d’une allocution le 27 octobre, est d’ores et déjà effective sur l’ensemble du territoire, hormis en Outre-mer (à l’exception de la Martinique). Ce reconfinement pose la question des plus vulnérables et de leurs proches, déjà particulièrement touchés par les conséquences du confinement instauré au printemps dernier.
L’APAJH en avait été le porte-parole, les personnes en situation de handicap et/ou vulnérables, et leurs proches ont été particulièrement touchés par les conséquences du confinement mis en place au printemps dernier.
Entre les risques de rupture de parcours, l’accroissement du rôle d’accompagnant par les proches aidants, ou encore des mesures de sortie non adaptées notamment pour les personnes avec troubles du spectre autistique, le confinement s’était révélé comme une épreuve, malgré l’exceptionnel engagement des militants bénévoles et des professionnels des associations représentatives.
Prendre des mesures prioritaires pour éviter une « nouvelle épreuve » pour les plus vulnérables
Dans un courrier adressé à Jean Castex dès le lendemain de l’annonce présidentielle, le Collectif handicaps qui réunit 48 associations, dont l’APAJH, alerte le gouvernement sur les erreurs à ne pas reproduire, suite aux conséquences du premier confinement qui ont « déjà exacerbé des situations préexistantes ».
Les associations établissent donc 9 priorités à mettre en place par le gouvernement :
- Permettre une continuité de l’accompagnement médico-social pour les personnes en situation de handicap afin de prévenir toute régression et situation d’isolement
- Soutenir les aidants pour faire face à leur épuisement
- Assurer la continuité des enseignements scolaires : les élèves en situation de handicap doivent être traités comme tous les autres élèves
- Garantir l’accès aux soins pour tous et sans inégalités de traitement, ainsi que l’accès aux biens de premières nécessités, au moyen de paiement en liquide
- Assurer la continuité du travail au sein des ESAT afin de prévenir toute désocialisation ou perte de compétences socio-professionnelles des travailleurs
- Prévoir les modalités pour permettre de travailler à domicile par l’adaptation des équipements de travail
- Rendre l’information accessible
- Accepter toute dérogation de sortie pour les personnes handicapées qui en ont besoin
- Former les forces de l’ordre pour l’accueil des personnes avec troubles du neurodéveloppement (handicap intellectuel, cognitif)
Au-delà d’un plan sur le court-terme, ce courrier et ces mesures sont un appel à la co-construction entre les pouvoirs publics et les associations. A la fois pour imaginer des solutions d’urgence si d’autres vagues venaient à toucher la France, mais aussi pour penser la société de demain : « une société du prendre soin, solidaire et réellement inclusive ».